nuago

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Team écriture


Monsieur, tu es

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Monsieur, tu es beau. 

Tu as entraîné tout un petit monde derrière toi, tu voulais aller sur la plage dire au-revoir aux mariés qui partaient en voyage de noces sur les fjords. Toutes les filles présentes ont apprécié l'idée. Tu as ri de tes dents soignées, de petites rides sont apparues au coin de tes yeux, ton charisme faisait effet, même sur moi qui à présent te regarde de loin au milieu des suiveuses plus belles les unes que les autres dans leur robe de fête. 

Monsieur, tu es drôle.

Sur cette plage où un peu de brume apparaît, tu lances tes bras de manière effrénée vers ce bateau qui s'éloigne emportant les mariés. Les filles t'imitent et retirent leurs sandales stylées pour planter leurs pieds dans la mer et saluer ce point qui rapetisse petit à petit. Tu retires ta veste, ta chemise. Elles dénudent leur poitrine à ta suite, laissant apparaître pour les unes des dessous corsetés, et pour d'autres juste les tétons pointant sous la bruine qui commence à tomber. Je commence à saliver, je sens mon ventre se resserrer.

Monsieur, tu es voluptueux.

Entouré de ces poitrines peu ou prou dévoilées, tu papillonnes de l'une à l'autre, te laissant caresser, effleurant les peaux soyeuses, admirant les seins blancs. Tu regardes, tu poses ta bouche, tes mains, tu te laisses déshabiller. Tu es heureux sous ces mains. D'ici, je te sens mordu de ces soirées où tu es le roi, le seul, le premier. Je t'envie.

Monsieur, tu es autoritaire.

La pluie gagne en intensité et tu entraînes le monde dans ton sillage, ailleurs, continuer la soirée. Tu m'aperçois, là, assis sur la dune, protégé par un carton. J'essaie de me soustraire à ta vue mais il est trop tard. Tu dégaines ton portable, dis aux filles de se rhabiller, me pointe du doigt caché dans ma boîte. Tu préviens les autorités. Je m'apprêtais à nager jusqu'au bateau que tu as salué, mais ton arrivée a changé mes projets. De mon regard je te supplie d'arrêter, je parle, tu cries, j'essaie de te dire non, que je ne veux pas de mal. Mais devant ton incompréhension, je n'ai plus qu'à me sauver, une fois de plus.

Monsieur, tu es...

J'ai seize ans, je ne suis qu'un migrant sur une plage de Calais, rêvant de ta liberté.

 

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Un jour, j'ai reçu un mail de MarieTro de la #TeamEcriture (voir rubrique à découvrir et ci-dessous)

En accord avec Venise, notre chère instigatrice, je vous propose le thème suivant pour une petite histoire :
« Cette histoire se passe en bord de mer, un jour de pluie »
J'aimerais ajouter à cela trois mots, dont vous pouvez user comme bon vous semble. Soit vous les intégrez dans le texte, soit ils donnent une tonalité à l'histoire, par exemple.
Voici les mots : voyage de noces, boite, mordu 
Le délai serait de 15 jours, soit le 9 novembre.
 
Coller à l'actualité sur un thème qui est cher à mon coeur depuis toujours, la migration, m'a fait sauter à pieds joints sur la proposition, voir http://nuago.blog4ever.com/dzie324-dobry
Le Nord-Pas de Calais est une terre de rencontres, de croisements, d'accueil. Aujourd'hui, elle souffre et se révèle impuissante à accueillir les migrants du monde entier qui espèrent se rendre en Angleterre. 
 
Merci à Yann, mon premier lecteur (voir rubrique à découvrir)
 

Quelques articles sur la situation des migrants dans le Pas-de-Calais, en attente de trouver un passage vers l'Angleterre.

2015 : des solutions ?  http://www.lavoixdunord.fr/region/tout-ce-qui-va-faire-bouger-le-nord-pas-de-calais-en-2015-ia0b0n2583248#utm_medium=redaction&utm_source=twitter&utm_campaign=page-fan-vdn

Un centre ? Celui de la Croix Rouge a été démantelé en 2002.

http://www.lavoixdunord.fr/region/futur-centre-d-accueil-de-migrants-a-calais-nous-ia33b48581n2468906

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20141103.AFP9817/migrants-cazeneuve-a-calais-pour-trouver-des-solutions-humaines.html

Sur la préoccupation des gouvernants

http://www.lavoixdunord.fr/region/migrants-sept-visites-de-ministre-de-l-interieur-a-ia33b0n2470541

http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/11/03/migrants-cazeneuve-a-calais-pour-affirmer-l-action-du-gouvernement

Des morts en essayant de partir, des morts dans les bagarres entre communautés

http://www.lavoixdunord.fr/region/calais-un-migrant-entre-la-vie-et-la-mort-apres-avoir-ia33b48583n2451631

http://www.francetvinfo.fr/france/video-calais-un-millier-de-migrants-refugies-dans-des-batiments-abandonnes_730927.html

L'Angleterre s'en soucie

http://www.lavoixdunord.fr/region/peter-ricketts-ambassadeur-il-faut-expliquer-aux-ia0b0n2448095

http://www.rtbf.be/info/monde/detail_migrants-a-calais-pourquoi-revent-ils-de-la-grande-bretagne?id=8383883

 2023

Rien n'a changé. Les peuples fuient leur pays en raison des guerres, des catastrophes climatiques. La première photo date de juillet 2023 prise à Boulogne sur mer.

 

Les participants au thème : (à suivre)

Skro :  http://skro.hellabeth.com/?p=282

Venize :   http://motspourlecrire.canalblog.com/archives/2014/11/10/30928990.html et  http://motspourlecrire.canalblog.com/archives/2014/11/11/30933050.html

Eladelle :  http://eladelle.tumblr.com/post/102297409599/noce-des-mots-de-gares-en-eaux

Ellie :  http://nirvanadellie.blogspot.fr/2014/11/remembrance-attachante.html

MarieTro :  http://authentiquestropiques.blogspot.fr/2014/11/presents-par-la-fenetre.html

 

 
 

04/11/2014
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Tu fais partie de moi

Tu fais partie de moi

Sortie dans la souffrance

Le sourire battant

La joie en innocence

Tu étais en moi

 

Sur le chemin de la vie

Je t'ai montrée les plaisirs

Les interdits

Les envies

Tu étais à côté de moi

 

La vie t'a mordue très vite

Te blessant profondément

Trop

Pourquoi toi

Tu étais sans moi

 

Février, je me rapproche

Comme une vieille cloche

Sonnant à ton oreille

Combien tu es une merveille

Je te rendrai ton espérance

Tu fais partie de moi

 à ma fille

 

Février 2015

et puis réécouter  https://www.youtube.com/watch?v=Zz-DJr1Qs54

 


Jeu d'écriture initié par @mespensées69


Débuter et conclure un texte ou une poésie par la même phrase, en incluant le mot “février”

 

Retrouvez les participants ici : https://www.tumblr.com/blog/teamecri20


05/02/2015
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Lui et la mandarine

Il ne savait plus que faire -  changer ou pas, s’arrêter ou continuer -  alors qu’elle venait à peine d’entrer dans sa vie, de le bousculer, lui, si terre à terre, de lui ouvrir les yeux sur la futilité de ses pompeuses recherches universitaires.

Elle était lasse de tout - elle voulait de la vie, de l'amour, de la joie - alors quand elle l'aperçut là dans l'aurore, un peu coincé dans sa vie, elle comprit qu'ils allaient chacun se redonner le goût de vivre.

Il faisait un petit voyage à Pompéi, non par villégiature mais pour ses recherches, il lui manquait trois photos, les détails qui changeraient le regard porté sur l'incendie flamboyant, alors il avait profité de l'automne pour s'y rendre et en même temps un peu cuivrer sa peau en orangé, lui si pâle, si triste.

Elle faisait guide touristique en Italie pour riches désœuvrés, afin d'améliorer son confort de vie, elle n'y connaissait rien, mais son décolleté melonné faisait tout pardonner, notamment auprès des papys qui la reluquaient.

Il se promenait parmi les ruines coraillées quand il entendit sa voix exquise sous laquelle il fondit de désirs inassouvis, lui qui plongeait dans les livres, se noyait sous ce timbre profond et facétieux, qui ne faisait qu'égrainer des bêtises, il en riait, il se trouvait soudain heureux.

pomp.jpg

Elle l'étudiait dans ses livres, la photographie pleine de chagrin, Pompéi ce n'est pas rien, et avec son décolleté futile savait qu'il en faudrait plus pour avoir son cœur soumis et l'âme éprise, mais pour l'instant elle ne trouvait pas mieux que de pencher la tête comme la tour de Pise pour attirer cet homme au pieu.

Il leva le regard et trois mois plus tard était accouplé, lui décrivant des choses précises, elle les photographiant de son mieux, fini les soirées acquises à parler à ses vieux, il avait les reins brisés et l'échine safranée, il était au mieux. 

Elle a fui alors emportant ses valises vers des brouillards peu glorieux, Pompéi la brûlante c'est larmoyant et pas heureux, et les mystères bien trop mystérieux.

Il s'est mis à rêver de banquises et de blancheur de marquise, les flamboyantes ne sont que des brises et les orangers trop licencieux, il voulait de la franchise avec quand même une mandarine au fond des yeux.

Parce qu'il reste toujours quelque chose de quelqu'un.

 
orangejanvier.jpg
La consigne était d’écrire un texte à partir d’une couleur et d’une phrase d’ouverture donnée par un autre membre (inconnu) de l’équipe. Petit challenge supplémentaire, trouver l'inconnu(e)... 

La phrase envoyée est en gras, et la couleur... orange (j'adore).

Quant à l'inconnu(e) j'ai bien une idée. 

 

Retrouvez les autres participants ici :

http://timecriture.tumblr.com/post/108460117990/les-liens-du-dernier-jeu


20/01/2015
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Seule dedans

Rue sombre, je me vois marcher sur le sol, ma silhouette est écrasée par la lumière du réverbère. 

Un enfant traverse la rue, un de ses parents dans chacune de ses petites mains. Il est heureux, bonheur amplifié par l'approche de Noël, il babille "hein papa, hein maman". Ma silhouette s'affaisse un peu plus sur le sol. J'envie ce bonheur tout simple. Je me vois telle Anna Karénine avec ses mauvais choix ou qui ne les a pas assumés, "Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon"*. Il ne me reste plus rien à vivre, j'ai tout raté. Aucune ombre ne se déplace à côté de moi sur le sol.

Je me réfugie chez moi avec soulagement, prends la carte de l'agent immobilier. Oui je vends cette maison qui a vu tous mes bonheurs enfuis, à bas prix s'il le faut, peu importe. J'appelle le banquier qui m'accorde une avance sur la vente. Je m'en vais. Je me sauve pour ne pas sombrer. 

Une semaine plus tard, je suis sur un bateau qui m'emmène pour une croisière sur les fjords. C'est Noël, le capitaine me sachant voyager seule, m'a invitée à sa table. Il est beau le capitaine. Je n'ai plus de famille, plus d'espoir, mais les envies intactes. Et depuis le temps que je rêve d'un Noël yeux dans les yeux. 

 

* Léon Tolstoï 

NB : la croisière sur les fjords (voir "Monsieur tu es") est sur ma liste au Père Noël

 

Le thème est : imaginer une histoire courte dans laquelle serait décrit notre Noël ou notre fin d’année idéale, celle dont on rêve, décalée, traditionnelle, ancrée dans la réalité ou dans la fiction la plus délirante, c’est comme vous voulez. 
Contrainte : y insérer la citation de Tolstoi : Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon.

Format court  : entre 10 et 250 mots. (249 Tolstoï et NB compris) 

Deadline : 15 décembre 2014. 
 
Les autres participants à la Team Ecriture :

01/12/2014
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Main blanche, main noire

Une

Puis deux

Pas la même couleur

Et pourtant la même douceur

Les hasards de la vie un matin ont fait

Qu'elles se sont croisées dans la cour de récré

Avec joie, elles se sont touchées et se sont mises à jouer

Sans se parler, sans se juger, sans se jauger, sans se dénigrer

Courant, riant, se mélangeant aux rondes, avec cris de plaisir. Bonheur

Alors d'autres mains sont arrivées, voulant les séparer à jamais

Fâchées, ivres de colère, se frappant l'une contre l'autre

Les belles menottes pourtant étaient identiques

Telles qu'elles avaient été fabriquées,

Rêvées, conçues, idéalisées

C'étaient les mêmes

Un positif

Moi

 

main.jpg

   

La contrainte de ce jeu était d'écrire une mini-histoire, un poème à partir d'une photo envoyée par un autre blogueur de la chaîne d'écriture. Maud était mon envoyeuse. 

J'ai aimé d'emblée cette photo, elle m'inspirait et à la fois m'affolait, car elle pouvait déboucher sur de nombreux sujets, le racisme, l'identité, le yin et le yang, les mains Hollywoodiennes, la technique photographique... Alors j'ai plongé.

 

Les participants

@Marietopic http://authentiquestropiques.blogspot.fr/2014/09/sans-pluie.html

@3Venezia3 http://motspourlecrire.canalblog.com/archives/2014/09/13/30583159.html

et sur une photo de @Melimellow90

http://motspourlecrire.canalblog.com/archives/2014/09/19/30616850.html

@sofiecherie http://iamjustsonow.tumblr.com/post/97491336968/le-temps-na-plus-aucune-emprise-sur-moi-les

Vagant sur une photo de R. Depardon envoyée par Elie C. 

http://extravagances.blogspirit.com/archive/2014/09/16/perdre-la-tete-3016445.html

Blandine  http://www.princessepepette.com/2014/09/chant-de-fleurs.html

Maud http://pressecitronblog.wordpress.com/2014/09/21/cheveux-dor-et-cheval-blanc-2/ 

Flore  http://plumechocolat.wordpress.com/2014/09/22/elle-que-je-ne-meritais-pas/

Maxime  http://wacsim.over-blog.com/article-vive-l-automne-124611628.html

Benoît  http://benoitdesbasque.wordpress.com/2014/09/23/madeleine/ 

Christophe  (mon voisin) http://123christophe456.wordpress.com/2014/09/26/jeu-team-ecriture/

 

Et sur la photo que je lui ai envoyée, @Eusyne  http://www.ipagination.com/textes-a-lire/afficher/orangs-par-ela#.VB9BQ5R_uSp

 

 

 


04/11/2014
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Ailleurs

Dans le cadre de la team écriture, un thème m'intéressait également à part celui sur l'expression, (voir "ma petite mort"), c'est "écrire un texte ou un poème à partir d'un vers d'un poète". Comment passer à côté de celui de Prévert, qu'on me cite souvent (de moins en moins d'ailleurs).

Je suis partie des deux premiers vers pour arriver aux deux vers finaux, transformés pour le besoin de la narration (forcément), avec une évocation de la guerre. 

J'aurais aimé travailler la double lecture comme Prévert et je ne désespère pas d'y arriver un jour. 

Merci de votre lecture. 

 

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là...

Oui je me rappelle.

Je marchais dans la rue, épanouie, ruisselante et souriante malgré l'orage,

J'allais vers toi.

J'aurais dû savoir que le coup de foudre ne durerait pas.

Tu m'attendais à l'intérieur de ce café.

Je dégoulinais, déjà.

Tu as souri, lu la carte des mets,

Je te cherchais des yeux pour t'aimer.

Tu as regardé tes messages,

Annoncé que tu aurais pu sortir ailleurs.

Coup au cœur mais tu étais là,

Pourquoi douter de moi, comment douter de toi.

Quand ta main a glissé entre mes jambes,

Mon corps s'est réveillé.

Dans ton cou je t'ai respiré.

Tu sentais bon, le compliment tu m'as retourné.

On aurait dû en rester là.

Quand dans mon corps tu t'es installé,

Je t'ai regardé. Pas toi, 

Tu cherchais ailleurs l'intensité, le désir, le plaisir...

J'ai toujours besoin de toi,

La réciproque n'est plus vraie.

Je ne te ferai pas la guerre,

N'irai pas quémander ton besoin de moi.

J'essaie de me laisser du temps,

M'éloigner au loin, très loin de toi

Dont il reste bien plus que ça.

 

Les participations "ailleurs"

http://ecouterlirevoir.wordpress.com/2014/06/19/acrostiche-je-vis-je-meurs-teamecriture-partager/

http://mellowdits.wordpress.com/2014/06/23/le-serpent-qui-danse/

http://authentiquestropiques.blogspot.fr/2014/07/mon-bien-aime.html

http://motspourlecrire.canalblog.com/archives/2014/06/21/30116758.html


27/07/2014
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Ma petite mort

Dans le cadre de la teamécriture, en juin 2014 est apparue cette proposition de thème "Ecrire un texte qui justifierait l'origine d'un proverbe ou d'un dicton populaire choisi individuellement sans le nommer sauf en morale à la fin".

Je ne sais pas faire de "morale" mais j'ai écrit cela, publié ici pour la première fois. 

 

J’envoie un SMS à un ami, il me répond, à mon tour, à lui. Je réfléchis, je tape, je suis longue, je ne trouve pas les lettres à accent. Tiens, elles sont où les lettres à accent ? Tant pis, j’accepte de faire des fautes. Il va le remarquer, c’est mon ami. Il va s’en moquer, c’est mon ami.

Je lui dis des choses, il esquive. J’insiste, double esquive. Il me parle de quelqu’un, d’une autre vie, celle où je ne suis pas. Et puis il me dit que la conversation est finie, qu’il va raccrocher comme au téléphone. Les SMS sont fait pourtant pour cela, on peut continuer à discuter à l’infini, on continue sa vie mais on discute en même temps. Mais non, lui met fin à la conversation, me dit « bisous ». Voilà je lui dis « bisous », c’est mon dernier message.

Je me veux tranquille mais j’attends une réponse, un « bisous où ? », un truc du genre. Je sais que c’est un rêve, que ce n’est pas possible, mon fantasme n’est pas relayé, il restera dans ma tête, moi devant le téléphone, attendant le cling qui étirera mon visage d’un petit sourire, angoissant devant la réponse, celle qu'on attend, celle qui n'est pas, mais au moins une réponse.

C’est un ami, pas un amant, il ne sait pas que j’ai encore besoin de lui parler, besoin de lui. Et s’il le sait, il préfère l’ignorer, il commence une autre vie, il l’a dit. Je « raccroche » donc et la « petite mort » m’envahit. 

 

Les participations de la "team" (j'ai dû en oublier... n'hésitez pas à le dire, oups).

http://iamjustsonow.tumblr.com/post/89383561388/dicton-pour-la-teamecriture

http://raspou1968.tumblr.com/post/89370214932/dicton-pour-la-teamecriture

 

 


04/07/2014
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Le manque indicible

Ce texte a été publié une première fois chez @Venise3 motspourlecrire.canalblog.com Merci infiniment à elle pour cet hébergement et ses encouragements. 

Le sujet de la teamécriture était une lettre et sa réponse. Qui n'a jamais rêvé d'écrire un truc et lire la réponse qu'il attendait. Je n'ai pas écrit la réponse que j'attendais, j'ai essayé de me mettre dans la peau de mon correspondant, son ton bourru, sa jolie façon d'écrire et ses mots rares qui touchent, encore. 

 

"Si la base est réelle, toute ressemblance avec un twitto ne serait que fortuite". J'ai mis ça, mais j'espère qu'il a lu cette correspondance. Il n'en a jamais rien dit. Soupir.

 

 

X, cher X, 

 

Je t’ai quitté, voilà. Tu ne me parlais plus, je m’en étais aperçue quelques jours auparavant. Oh certes tu me répondais toujours, et de manière affable, mais si je ne te parlais pas, tu ne me parlais pas. Ce dimanche, je me suis lancée un défi, ne pas te parler, tweeter en même temps que toi, mais sans intervenir. Tu n’as pas non plus interagi, aucun fav, aucune réponse. Et puis est survenu cet échange de tweets avec ta copine, elle te disait avoir mal à la tête, tu disais « pourquoi, à cause du vin ? », elle disait « non des choses qui se disent ici », puis « dis à Barbara que l’égalité n’existe pas et puis non ne lui dis rien ». Réagis, dis quelque chose, ne reste pas comme ça comme si tu ne voyais pas. Dis, dis, vas-y dis. Rien. Le néant. Eh ! je suis là, eh ! je te vois. Tu ne me vois donc plus ?

Le lendemain, je te quittais, après une nuit à me demander. Unfollow on dit, unfollove je pense. Je te le dis, « voilà je te quitte, ce n’est pas toi, c’est moi », un truc du genre. Un tweet passe « au revoir Barbara ». Rien de plus, alors c’était ça nos relations, nos confidences, moi te racontant la mort de ma sœur, la folie de mon frère, toi que m’as-tu raconté, rien finalement, un peu de ton boulot, très peu de ta poison. Qu’ai-je été pour toi ? Qu’ai-je cru ?

Le mois passe, tu continues de me suivre, sans intervenir, je ne comprends pas. Le vendredi on se croise, bizarre, tu me dis bonjour. « Hep Barbara on est vendredi ». Je ne comprends pas. Est-ce que je te manque, je crois oui. Toi terriblement, affreusement. J’aurais dû intervenir ce dimanche-là, mais j’ai voulu respecter mon putain de défi et je n’aime pas m’immiscer, j’ai l’impression de gêner, les groupes ce n’est pas mon truc.

Et puis tu me souhaites bonne année, gentiment, si gentiment que je craque, je te suis, à nouveau, une journée, une nuit. Je m’attendais à un « youpi, tu es revenue, toi et moi on va parler, ne me fais plus ce coup-là, je me sens mal sans toi… ». Oui c’est beaucoup demandé, mais j’aurais aimé une réaction, un regard, quelque chose, pas ce rien. Néant. Toujours. Tu as faim, tu vine tes enfants, tu vis, tu ris. Je repars dans mon coin.

Quelques jours plus tard, tu m’unfolloveras sans le dire, j’irai te souhaiter bonne route, un RT humiliant tu feras, comme pour annoncer aux autres un ouf de soulagement. Comme je suis là et que tu parles de douche, je mettrai un truc parce que la douche c’était nos débuts de rigolade. Mais qu’ai-je donc à vouloir espérer que ce ne soit pas fini ? Et là… blocage. Je cligne des yeux devant mon écran. J’essaie à nouveau. Pas ça, non. C’est violent, c’est douloureux, c’est froid, tellement distant, tellement pas toi. Que sais-je finalement de toi ?

Tu me manques, c’est ainsi.

B.

 

 

Sa réponse, imaginée.

 

B.,

 

On m’a transmis ton mot. Je n’ai pas envie de te répondre, cela m’ennuie, tu m’ennuies. Toi tu es bizarre, comme ton frère non ? Tu accordes trop d’importance à ces petites choses sur Twitter. On ne se connaît pas, si ? Mais quelle prise de tête avec toi, pour rien. Je n’aime pas tout ça. Je me contente de vivre et de l’écrire par-ci, par-là. Tu prends, tu ne prends pas. Je ne fais que discuter, papoter, échanger, partager ma musique. Toi tu imagines des choses derrière qui n’ont pas lieu d’être. S’il faut faire un choix, je ne fais pas le choix de toi.

Tu veux plus de moi, tu crois que je ne l’ai pas compris ? J’aurais souhaité à un moment que tu sois là, ma voisine, ma copine, ma deuxième vie. Mais ce serait quoi notre vie ? Je sais tout de toi, où tu vis, avec qui tu dors ou pas, et tu sais tout de moi, ce que je t’en ai dit, ce que tu comprends sans te le dire. Mais en fait c’est superficiel tout cela, on ne se connaît pas.

Tu me suis, tu ne me suis plus, tu me suis. Ouh là, avec moi c’est une fois et si ça ne marche pas, tant pis. J’avais encore plein de choses à te raconter, je les raconte à d’autres, c’est ainsi. Ma vie continue et j’ai fort à faire même si je peux te sembler rigide dans mon comportement, bloqué dans mon propre mal-être dû à une rupture IRL.

Tu crois peut être que j’ai été mal conseillé ? L’ennui ne porte pas conseil. En définitive, le choix m’appartient. Je décide. « Ce dimanche-là », mais de quoi parles-tu ? Si je n’ai pas répondu, c’est que je n’ai pas vu, ou que je n’ai pas voulu continuer sur ce terrain-là. Je suis suivi par plus de 500 personnes qui me sollicitent et patiemment je leur explique, je raconte ma vie, répondant toujours aux mêmes questions (l’âge de mes enfants je l’ai bien tweeté une centaine de fois), éloignant gentiment les filles qui cherchent, me rapprochant peut être de la fille avec qui je suis bien. Ce n’est pas toi. Je n’ai rien à expliquer et si je t’ai blessée j’en suis désolé mais tu aurais dû le dire de suite, pas rester dans ton coin. Tu es partie. C’est ton choix.

Quant au blocage, ça m’a aidé à t’oublier même si je tweete parfois quelques 11 :11 ton chiffre préféré. 

Tu m’as manqué, mais c’est fini.

X."

 

Il m'avait fait découvrir ça et même si je connaissais Moby, le voilà lié à lui. Et j'avoue, parfois je vais encore le lire. 

http://vimeo.com/64282391


30/06/2014
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Le bonheur c'est quoi (chanson)

.

 

Bonjour,

j'ai mis en ligne la version longue... j'espère que vous pourrez y accéder. Merci de me dire.

Barbara

c'est ici :

http://docs.google.com/file/d/0B9BJUjPna-qvOFAtQXV3cHREWFk/edit
Jeu d'écriture entre Emilie @RienARedire (pour les couplets) et moi (les refrains), élégamment mis en musique par @Rixilement dans le cadre de la #teamécriture sur le bonheur en chanson. Vaste sujet. 
Merci les filles ! 
http://rienaredire.wordpress.com/2014/03/20/musique/
Les mains plongées dans les petits pois,

L’encre qui coule sur tes doigts

Le soleil jouant un air grivois

Les petits pas des rats de l’Opéra

Le bonheur c’est un mir(e)poix,

Le bonheur l’amour courtois,

Le bonheur quand tu es là,

Le bonheur c’est toi et moi.

 

Les arcs-en-ciel scindant la pluie

Les étincelles quand tu souris

L’étoffe légère sur les filles jolies.

Les baisers qui redonnent vie

Le bonheur ce n’est pas gris,

Le bonheur c’est un whisky,

Le bonheur c’est Emilie,

Le bonheur c’est aussi lui.

 

Les flocons de neige qui fondent sur ton nez

Les discussions et les billevesées

Les oui du cœur des jeunes mariés

Les cris donnant vie au nouveau né

Le bonheur c’est randonnée,

Le bonheur c’est papoter,

Le bonheur c’est de s’aimer,

Le bonheur s’est ébruité.

 

Les valses et les tangos dans l’étreinte

Quand dans le rouge du soir le ciel se teinte

Les âmes unies sans aucune astreinte

Et les paquets de bonheur dans les âmes jointes

Le bonheur dans une enceinte,   

Le bonheur est une empreinte,

Le bonheur un labyrinthe,

Le bonheur est là qui pointe.


30/06/2014
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