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Les hommes petitsbonheurs

OK je chouine souvent mes amours perdues. Comment on me quitte. Comment on me fait mal. Comment je sors la tête de l'eau. Je cherche à travers les écrits la raison, le pourquoi de cette solitude inéluctable, attendue, impitoyable. Et pourtant, dernièrement je me suis aperçue être appréciée par la gent masculine... mariée. Le bouclier épouse étant connu de moi, cette catégorie d'hommes ose me faire des compliments qui ne vont pas plus loin que me dire "toi je t'apprécie" et leurs petites attentions sont agréables.

Ce serait plus plaisant si les hommes disponibles me faisaient ce genre de déclaration mais je ne peux pas tout avoir apparemment (chouine chouine).

C'est d'ailleurs étrange qu'en milieu libertin c'est identique. Je peux rester seule dans mon coin sans être abordée. Les femmes isolées sont craintes, cela arrive à d'autres que moi j'ai remarqué, je ne suis pas unique à poireauter en me donnant une contenance. Les femmes en couple ou en groupe sont davantage sollicitées car elles ne sont pas vues comme recherchant autre chose que le plaisir de l'instant. Elles ne vont pas réclamer un rendez-vous par exemple. A la fin d'une baise, j'aime me lover dans des bras, papoter, boire un verre. Impossible en milieu libertin. On essuie le matelas et on retourne à la case départ. Boire un verre ? Une femme seule ne doit absolument pas se diriger vers le bar au risque de boire son verre seule. Jacuzzi direct. Ou douche. Ou mieux, hammam. On n'y voit goutte. Je m'assieds à côté d'un gars et soudain un gars ou deux arrivent et pensant sans doute que je ne suis pas seule, se mettent à me caresser et mon pseudo conjoint s'y active aussi. 

Idem en milieu familial*, on papote entre cousins de cousins. Elle est sympa ta cousine. On rit. On tient des propos graveleux. Mais aucune suite ne sera donnée. On a passé un bon dimanche. Merci.

Avec les mariés, il y a des mots, des sourires, des regards échangés. Ça pourrait se faire. Et ça se fait parfois, on saute le pas. Moins du fait que je freine,  je ne veux plus. Ma santé mentale en a besoin. Je suis dépendante affective. J'attends les appels, les mots doux, les caresses. Je ne veux plus d'impasse et manque.**

J'aime les discussions autour d'un verre. Je croise certains en allant travailler, dans mon groupe de vélos, à l'atelier de réparation, aux manif citoyennes, aux soirées de copines.

J'essayais d'allumer une bougie quand B vient m'aider et me dit qu'il aime bien me lire. Je suis marrante, décalée, toujours juste. Tu sais CBidule c'est moi sur Facebook. J'ai créé ce compte pour te suivre... je te lisais par dessus l'epaule de mon épouse... 

Y vient s'asseoir à côté de moi en réunion et me chuchote en aparté avoir un projet de vélorando de trois jours avec un autre copain et peut être un troisième. On aimerait bien que tu viennes. T'es cash on adore et tu pédales sans râler. Puis cet été on irait bien en Roumanie. Si t'es dispo...

Trois gars et moi, oui je suis dispo, dit mon cerveau décalé.

J. C'est au boulot. Il a avancé son heure de repas pour être dans mon horaire de cantine. Ça commence à jaser. M'en fiche il dit, c'est un plaisir de déjeuner avec toi. Mais en tout bien tout honneur hein ?

Oui oui slurp dans ma banane avec gourmandise. 

L me taquine sur mon frein énergétique et propose régulièrement de m'emmener au 7e ciel dans son autogyre.

Peut-être un jour.

Avec T je papote dans sa cuisine quand j'attends son épouse pour co-pietonner. On parle de la vie.

Merci les gars pour ces petits bonheurs. Ils me sont nécessaires, voire salutaires actuellement. Merci.

 

* ah ah la transition est drôle. Je parle de rencontres pas de baise, gardez la ligne du sujet en tête. Sourire.

** et je pense aux épouses (c'est nouveau cela et je m'interroge sur la raison).

 



18/12/2022
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