nuago

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La fille du hangar

Pas trop pressée, j'arrivais devant le hangar du client pour lui déposer ses courriers. Pas certaine que mes talons allaient avec l'environnement, je marchais avec prudence sur le sol caillouteux. La porte s'ouvrit soudainement à mon approche. Intéressant. J'étais regardée, sans doute filmée. Je tendis les papiers vers l'homme qui sortait. Un "voulez-vous un café" plus tard, j'étais à l'intérieur sur un sol bétonné, des rangées de voitures anciennes s'alignaient au centre, sur les côtés des meubles et des fauteuils Voltaire, les invendus du client, il le regrettait. 

Je m'appuyais contre une table, je savais que ma paresse soudaine, ma façon lente de marcher, ma robe légère avaient trahi l'envie qui tenait mon ventre serré ; baiser me manquait. L'homme me tendit le café, non pas de cuillère non, pas de sucre ni lait. Je trempais mes lèvres, le regardant. Il s'approcha et tranquillement enfila sa langue dans ma bouche et glissa la main sous la robe. Ce n'était pas la première fois, le vieux bougon aimait mes rondeurs et avait essayé quelques tentatives, notamment dans mon couloir étroit. Il n'y aurait que des caresses je le savais, un cancer de la prostate le limitait dans ses envies, il lui fallait avaler quelques pilules bleues pour bander, c'est pourquoi j'arrivais souvent chez lui à l'improviste, je ne voulais pas de sa queue flétrie en mon intérieur. Il se parfumait trop, mais au moins savait guider sa main et titiller mes pointes. Cela me suffisait.

Il prit mon café et le posa à côté, il m'attira vers un Voltaire poussiéreux et l'épousseta avant de m'inviter à m'y asseoir. Il s'agenouilla, retira la culotte qu'il découvrit rouge et écarta mes jambes sur les accoudoirs. Je me laissais faire. Il releva ma robe légère et posa sa bouche sur mes plis rosis par le désir qu'il suscitait quand même. J'avais surtout envie de jouir, d'avoir du plaisir, cela me manquait. Je me sentais vulgaire dans cette position et j'adorais. Il se redressa et d'une main alerte, fit glisser les bretelles du soutien-gorge coordonné. Le "Caresse-toi" me fit frémir, j'astiquais mes bouts de sein à travers la robe, lui reprit sa position initiale et promena ses mains sous la robe pour rejoindre mes mains et tordre mes tétons. "Vas-y caresse toi plus rapidement, fais comme tu fais quand tu es seule". Je réfléchis, quand j'étais seule je n'étais pas différente, ni plus rapide, j'aimais faire durer le temps. Je fermais les yeux pour penser à mon amant préféré, et passais la langue sur mes lèvres pendant que le cheveux gris me nettoyait de sa langue. Je me vis soudainement, là sur un Voltaire vieilli, dans un hangar immense, lumineux et bétonné, offerte à un regard lubrique. Je jouis, me moquant pas mal du plaisir de mon partenaire, j'avais pris mon pied, peu importait le sien. Je pris conscience soudain de ce plaisir-là, solitaire mais à deux. Je me sentais garce et j'aimais ça.

Il redressa la tête "Tu as aimé hein ?". Oui bon, pas la peine d'en rajouter non plus. "Ton café est froid, tu en veux un autre ?". L'homme distingué qui ne vouvoie plus quand il sait avoir donné du plaisir, quel manque d'élégance. Je me relevais, retirais ma robe d'un coup fluide par-dessus la tête, j'étais nue avec seules mes chaussures à talon qui martelaient le sol à chaque pas. Il me regardait, les yeux brillant de désir et de plaisir non évacués. "Quelle salope tu fais, tu sais que je ne peux pas éjaculer comme ça". Je reste silencieuse, que pouvais-je dire, je connaissais quelques gars qui se retenaient pour ne pas s'endormir trop vite et pour continuer à donner du plaisir à leur partenaire, quelle importance qu'il pouvait ou pas, c'était son problème pas le mien, je ne l'aimais pas. Je caressais d'un doigt les carrosseries des voitures anciennes, la bleue marine, l'intérieur bois, je jetais un coup d'oeil que je voulais désinvolte. Quelle beauté, j'étais excitée, encore.

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Soudain, je vis au fond du hangar un poster d'une femme nue, modèle des camionneurs, l'oeil pénétrant, les seins pulpeux et tendus, le pubis rasé, bronzée à outrance, blonde à racines, la parfaite vulgarité s'étalait devant mes yeux. Des fléchettes étaient plantées à côté et de près j'aperçus des petits trous dans le corps de cette femme qui ne savait pas où elle s'était retrouvée.

J'interrogeais. "Ah oui" dit l'homme en s'approchant avec mon café, "j'organise quelques soirées avec des copains, ils rapportent des vins, on goûte, on compare et on joue aux fléchettes". Il est contre moi, glisse par-dessus mon épaule un café chaud dans lequel trempe une petite cuillère. Il la retire et une goutte atterrit entre mes seins et glisse dans les creux et vallons de mon corps réagissant sous la brûlure diffuse. Il pose sa bouche dans mon cou, et je sens le manche de la cuillère parcourir fermement mon dos, descendant au creux des reins, pour finir par écarter mes fesses. Je trempe rapidement mes lèvres dans le café brûlant, je sais qu'une fois de plus, je ne vais pas le terminer. Je me penche en avant, appuyant une main sur le poster, sur le sein de la fille précisément, j'approche mes lèvres des siennes, cette position m'excite et fait gémir mon partenaire qui branle mon clito avec le manche de la cuillère avant de remonter vers mon cul ouvert. Je me campe bien profondément dans mes chaussures, pose le café au sol, et les deux mains contre le mur comme si je pelotais les seins de la fille, j'émets des avancées et reculées pour que le petit manche puisse mieux me pénétrer. L'homme me fouille plus profondément et caresse mes seins. J'avance pour poser ma bouche sur la bouche de la fille et agrippe de ma jambe celle de l'homme pour mieux me cambrer. Je le sens mordre mon épaule et donne des coups de reins, ondulant sur le manche, je caresse mon clitoris. L'homme murmure contre mon oreille "Que fais-tu de moi" ce qui me fait jouir à nouveau, regardant la fille dans les yeux, avec un soubresaut ultime et des contractions multiples contre le manche trop petit mais présent. L'homme retire la cuillère qu'il jette contre la fille du poster et me retourne brusquement, me renverse sur la voiture à la carrosserie impeccable et chouchoutée pour enfoncer sa langue au fond de ma bouche. "La prochaine fois, j'appelle mes copains, c'est ton corps qui servira de cible à nos queues baveuses".

A ce jour, je ne suis pas retournée dans le hangar.



13/07/2014
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