Corps à cordes
Ca commence par un regard curieux pour une photo
Avec la moue et les sourcils froncés
Comment peut-on accepter ? Pourquoi ? La fille ne semble pas heureuse.
Ca continue par un récit d'un passionné
Les oreilles transmettent au cerveau cette info, ça peut être une passion partagée
Comment peut-on accepter ? Pourquoi ? La fille semble s'abandonner.
Et puis...
Et puis il y a ce regard gris bleu, bleu, non gris bleu je te dis,
Sa douceur, son élégance, sa jeunesse aussi, la petite ride au coin de la bouche,
Son charisme
Et son univers, la transmission de sa passion : le voyage, la technique, les inspirateurs, le thé, les livres, les photos, les envies, les accessoires, les geishas, les pourquoi, le sexe, les problématiques, le pain, les modèles, les partages, les cordes
Epicure réincarné
Des petites figurines japonaises te regardent te laver les mains dans la salle de bains.
Il te parle, il se raconte, il te pose des questions, il te frôle, il embraye, il te regarde, il t'oblige à toucher
Tiens. Regarde. Alors oui.
... Il te frôle ...
Tu veux essayer ? Tu préfères quelles cordes ?
Ce n'est pas juste des cordes,
Entre toi et moi
Ce n'est pas juste des cordes,
Elles sur moi
C'est une danse
Tu préviens
Un mot et je peux tout arrêter
J'ai confiance.
J'étais assise par terre comme ça
Dans une position qui m'allait bien
Je t'entendais t'affairer
Et soudain
Tu as fondu sur moi
Ce n'est pas juste des liens
Une technique inspirée
Tu m'as aspirée dans ta danse
Et tu es doué.
Derrière tu faisais, je n'ai rien vu,
J'étais là nouée
Et soudain tu passais devant
J'attendais ce moment
Le corps tendu
Et ta main sur moi, ton bras me prenait le corps
Ta joue contre ma joue
Ton bras tel une queue de chat se pose, et ta main ondule dans la continuité du mouvement et tes doigts et la pulpe des doigts...
Tu longes et tu prolonges.
Et tu reprends, fièvre, affairement, travail,
Et ... douceur complice, sensualité divine, souffle exquis,
Alternance en musique,
Je sens la salive qui glisse, je n'ai pas le nez qui gratte, mais je me mange pour éviter de tout souiller de ma bouche
Tu te remets à l'ouvrage, derrière, appuyant ta poitrine, ton souffle
Ma jambe repliée, les cordes qui glissent
Tu te fâches, les obliges,
Non elles ne veulent pas,
Je relève la jambe, les trahis, les aide, je ne sais pas
Est-ce moi que tu maîtrises, ou elles à chaque pas ?
Me voici dans tes cordes
A ta merci, ou toi à la mienne
Dompteur puissant
Moi lascive, torpeur ambiguë,
Tenue, sans retenue,
Je me laisse,
Mon corps prend possession de mon esprit,
Ou l'inverse,
Quelle importance dans cette portance.
Je sais exactement où tu es, ce que tu fais, je me dédouble
Je m'envole dans cette pièce, ton boudoir rosé.
Je me vois, corps devenu idéal.
Sentir tes mains
Mais pas sur moi,
Sur l'envie précipice.
Le glas qui sonne soudain
Furieux tu dénoues
Non ! Pourquoi ?
Laisse-les sur moi, ne les retire pas
Elles me brûlent et me hantent
Elles se glissent et m'arpentent
Fils de l'architecte
Doucement dans mon antre
Ne sois pas jaloux d'elles
Tu t'arrêtes
Caresses ma peau, celle sans marque,
Tu t'attardes là où il n'y a aucune attache.
Cri dans mon ventre
Tu retires tout
J'ai froid
Je ne suis rien sans elles
Tu les abandonnes et m'entraînes
Loin d'elles, tu me choisis.
...
Tu m'as rendue belle.
C'est une expérience où le temps s'enfuit
C'est une chance et je veux encore la vivre
Ce n'est pas juste des cordes qui se nouent et glissent
C'est une danse torride qui m'attire et nous lie
C'est une osmose où son esprit est entré en moi
C'était divin et je l'en remercie.
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