Il est vrai que dans ce tailleur vert d'un autre âge, je parais un peu petite souris verte, celle que l'on repère sans bien comprendre pourquoi, la fille qui passe à côté de vous tous les jours sans que vous ne la regardiez, ni même ne la humiez. Oui c'est moi qui hante vos rêves, vos nuits sont à moi à défaut de vous posséder le jour.

Je vous veux, je vous le dis tout de go. Votre costume gris m'inspire, je veux être nue contre lui, qu'il râpe ma peau, m'échauffe le corps, le cœur, et plus encore. Oui je suis timide, je me contente de vous regarder le jour, et j'ai ce pouvoir sur vous la nuit, mais n'ose vous dire les endroits où j'aimerais que votre costume passe, sentir votre portable coincé dans la poche intérieure, dur comme votre queue que je rêve de toucher.

Je vous veux sur moi, en moi.

Vous avez quand même repéré ce corsage sur mon corps pas sage, les seins pointus, appelant vos mains, votre bouche ; cette jupe serrée sur mon cul bien planté. Je l'ai acheté une taille en dessous pour ne pas  fermer cette veste, juste pour faire comme Marylin et donner l'impression que tout va craquer. C'est moi qui craque. Prenez-moi là, votre bouche dans mon cou, pressant vos lèvres sur la veine qui martèle mon cœur et empêche le sang d'affluer au cerveau. Je ne veux pas penser, je veux oublier que vous ne me regardez pas. Ma chevelure léonine ? Je n'ai que des cheveux courts, fins, plats et sans reflet. Vous me confondez avec cette femme que vous suivez du regard, que vous appelez « mon épouse » belle, hautaine, distinguée et dont vous dîtes qu'il n'y a plus de complicité, vous la voulez, la désirez, elle vous repousse, que sais-je, mal de tête, mal d'ennui. J'ai sa chevelure dans vos rêves, et suis chaude comme la braise, vos yeux gris (aussi) me torréfient. Je vous veux, je ne veux plus mourir d'ennui.

Contre cette grille poussez-moi, allez-y bordel, qu'est-ce qui vous retient ? Je sens les barreaux, le métal froid, la folie douce m'envahit. Je vous veux, vous dis-je.

 

J'aurais bien aimé continuer, j'avoue.