nuago

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Et si je partais ?

Je me disais souvent, il va se passer quelque chose, cela ne va pas continuer ainsi, il va se passer quelque chose. Je ne m'attendais pas à cette déflagration, suivie d'une immense lassitude, où les problèmes s'accumulent et bizarrement s'annihilent, s'étouffent l'un l'autre. Je gère est ma réponse quand on me demande comment je vais. On ne me demande plus si je vais bien, mais comment je vais. Je ne sais pas comment je vais. Seul le chat est un petit bonheur. J'essaie de le partager avec le chien. A part eux, j'aimerais que tout le monde soit mort autour de moi, cela ne serait pas plus triste, juste des problèmes en moins, et enfin profiter de soi. Je dis cela mais en même temps, je sais que si cela se réalisait, ce serait affreux pour moi, et pourtant. Pourtant ils ont le droit de vivre, ceux qui sont lot de problèmes. Comment peut-on être lot de problèmes et ne pas s'en rendre compte, ne pas se dire qu'on va tout faire pour ne pas être un poids. Comment peut on sciemment être un poids ? Je m'accroche à l'idée stupide que le sciemment est la maladie. Stupide oui, car la maladie est terrible : le syndrome familial comme dit le médecin traitant : la maniaco-dépression voire la schizophrénie. 

Plusieurs questions :

- pourquoi pas moi ?

- peut être moi, on porte en chacun de nous cette maladie qui se déclenche suite à un choc.

- pourquoi est-ce à moi de les gérer ?

- et si je n'étais pas/plus là, comment ça se passerait ? Chiche. Mais si je dis ça, c'est que le syndrome est là.

 

Quand j'allais au collège, j'allais chercher une copine, ma copine d'enfance, elle en avait assez de moi et partait avant que je n'arrive. Mais quand on faisait le chemin ensemble, on ne parlait pas. Un grand vide s'installait en moi. J'avais envie de lui dire "on ne se parle plus, tu ne le vois pas", je n'osais pas, ce grand vide m'empêchait, cet état second, je marchais à ses côtés et elle devait penser que j'étais bien à ses côtés et n'osait pas me dire qu'elle et moi c'était fini. J'ai fini par la laisser. Quand elle est venue me voir à la maternité dans ma chambre d'accouchement où elle travaillait, j'ai fait celle qui dormait. A la maternité, un sentiment a occupé ce grand vide : l'angoisse. 

 

Ma petite chérie, j'aimerais tant que tu me parles. Au moins toi, fais cet effort insurmontable, comble ce vide en toi et hop parle moi.



07/07/2016
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