nuago

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Oups, non pas vous les moins de 18 ans. Merci.


Expérience nue, le pourquoi

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La relation à mon corps est difficile, torturée. L'ensemble n'est plus terrible, il s'affaisse, tombe en détresse ; je trouve pourtant encore quelques détails jolis.

Et j'aime être nue, paradoxe. J'aime regarder le corps des autres, surtout celui des filles. Et de nue à vue, subrepticement, épiée, regardée, désirée, j'aimerais.

Alors pourquoi se frustrer ?

Dernièrement, je me suis surprise à avoir envie de me désaper à l'extérieur. Dans la tête, l'idée voulait surgir en réalité, c'était plus fort que moi, il fallait que je le fasse, avant que le temps ne m'efface. 

Trois lieux furent choisis, souvent à l'improviste, parce que l'envie taraudait soudainement, c'était le moment, le lieu, allez hop je le fais. Tout convergeait pour me mettre en lumière telle Venus de Botticelli sortant du coquillage. 

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;-))

Trois lieux donc :

  1. Le jardin chez moi à l'abri des regards (ou pas) fut ma première expérience. J'appris à mieux me connaître, en combien de temps je pouvais dévoiler mon corps. J'étais sur un terrain connu et je voulais me sentir libre dans chaque recoin de la maison, jusque l'extérieur.
  2. Sur la plage, lieu public mais en même temps lieu où la nudité est tolérée.
  3. Le bois, lieu où je fus totalement impudique, flirtant avec le danger, lieu silencieux et apparemment désert où j'avais surtout envie de rencontrer le loup.

De cette expérience, il en ressort surtout que je ne peux être nue sans ressentir l'envie d'avoir du plaisir. De la nudité découlent forcément les mains qui effleurent mes seins, mon sexe qui se mouille.

Etre nue est une forme d'apaisement intérieur. Un bien-être s'installe. Je suis en osmose avec la nature, l'herbe, le sable, les feuilles me caressent (ou c'est moi qui les caresse ?).

Etre nue, c'est aussi maigrir. J'ai perdu quatre kilos lors de cette expérience. 

Etre nue envoie à mon esprit une quantité de fantasmes divers et variés où à la fin je jouis... :-))

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Là, j'avoue, je suis nue.


24/07/2014
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Corps à cordes

 

Ca commence par un regard curieux pour une photo

Avec la moue et les sourcils froncés

Comment peut-on accepter ? Pourquoi ? La fille ne semble pas heureuse.

Ca continue par un récit d'un passionné

Les oreilles transmettent au cerveau cette info, ça peut être une passion partagée

Comment peut-on accepter ? Pourquoi ? La fille semble s'abandonner.

Et puis...

Et puis il y a ce regard gris bleu, bleu, non gris bleu je te dis,

Sa douceur, son élégance, sa jeunesse aussi, la petite ride au coin de la bouche,

Son charisme

Et son univers, la transmission de sa passion : le voyage, la technique, les inspirateurs, le thé, les livres, les photos, les envies, les accessoires, les geishas, les pourquoi, le sexe, les problématiques, le pain, les modèles, les partages, les cordes

Epicure réincarné

Des petites figurines japonaises te regardent te laver les mains dans la salle de bains.

Il te parle, il se raconte, il te pose des questions, il te frôle, il embraye, il te regarde, il t'oblige à toucher

Tiens. Regarde. Alors oui. 

... Il te frôle ... 

 

Tu veux essayer ? Tu préfères quelles cordes ? 

 

Ce n'est pas juste des cordes, 

Entre toi et moi

Ce n'est pas juste des cordes,

Elles sur moi

C'est une danse

Tu préviens

Un mot et je peux tout arrêter

J'ai confiance.

J'étais assise par terre comme ça

Dans une position qui m'allait bien

Je t'entendais t'affairer

Et soudain

Tu as fondu sur moi

Ce n'est pas juste des liens

Une technique inspirée

Tu m'as aspirée dans ta danse

Et tu es doué.

 

Derrière tu faisais, je n'ai rien vu,

J'étais là nouée

Et soudain tu passais devant

J'attendais ce moment

Le corps tendu

Et ta main sur moi, ton bras me prenait le corps

Ta joue contre ma joue

Ton bras tel une queue de chat se pose, et ta main ondule dans la continuité du mouvement et tes doigts et la pulpe des doigts... 

Tu longes et tu prolonges.

 

Et tu reprends, fièvre, affairement, travail,

Et ... douceur complice, sensualité divine, souffle exquis,

Alternance en musique,

Je sens la salive qui glisse, je n'ai pas le nez qui gratte, mais je me mange pour éviter de tout souiller de ma bouche

Tu te remets à l'ouvrage, derrière, appuyant ta poitrine, ton souffle

Ma jambe repliée, les cordes qui glissent

Tu te fâches, les obliges,

Non elles ne veulent pas, 

Je relève la jambe, les trahis, les aide, je ne sais pas

Est-ce moi que tu maîtrises, ou elles à chaque pas ?

 

Me voici dans tes cordes

A ta merci, ou toi à la mienne

Dompteur puissant

Moi lascive, torpeur ambiguë,

Tenue, sans retenue,

Je me laisse,

Mon corps prend possession de mon esprit,

Ou l'inverse,

Quelle importance dans cette portance.

Je sais exactement où tu es, ce que tu fais, je me dédouble

Je m'envole dans cette pièce, ton boudoir rosé. 

Je me vois, corps devenu idéal.

Sentir tes mains

Mais pas sur moi,

Sur l'envie précipice.

 

Le glas qui sonne soudain

Furieux tu dénoues

Non ! Pourquoi ?

Laisse-les sur moi, ne les retire pas

Elles me brûlent et me hantent

Elles se glissent et m'arpentent

Fils de l'architecte

Doucement dans mon antre

Ne sois pas jaloux d'elles

Tu t'arrêtes

Caresses ma peau, celle sans marque,

Tu t'attardes là où il n'y a aucune attache.

Cri dans mon ventre

Tu retires tout

J'ai froid

Je ne suis rien sans elles

Tu les abandonnes et m'entraînes

Loin d'elles, tu me choisis.

...

Tu m'as rendue belle. 

 

C'est une expérience où le temps s'enfuit

C'est une chance et je veux encore la vivre

Ce n'est pas juste des cordes qui se nouent et glissent

C'est une danse torride qui m'attire et nous lie

C'est une osmose où son esprit est entré en moi

C'était divin et je l'en remercie.

 

 

Découvrir l'univers d'Emmanuel Créateur

et en savoir plus sur le shibari

https://mangerbaiser-blog.com/category/shibari/

 

 

 

 

 

 


14/10/2016
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Partager l'intime

C'est beau, lent et hypnotique.

 

Te regarder est un plaisir infini. Tu es nu. La lumière qui joue avec ton corps dans un contre-jour étoilé ne me laisse pas insensible. Me donner à te voir ainsi dans ta recherche intérieure est un bonheur de chaque seconde. Je regarde à nouveau, fais défiler les images, remarque des trucs que je te partage. Tu te remets en question, en explication, tu frôles de tes mots la quiétude, le contrôle, la maîtrise. Tu es là dans tes mouvements, concentration palpable, bien qu'un peu perturbé par ma présence voyeuse. Ton art tu me transmets. J'en suis touchée, j'essaie de te reproduire et te comprendre mais tu dégages une sérénité que je ne peux copier. La lumière glisse sur ton corps, bleutée, comme une caresse que mes doigts ne peuvent t'apporter, rai longeant tes muscles ondulant sous la difficulté de l'effort. Inspiration ton ventre bouge, expiration ton sexe pointe. Oui je regarde là aussi, la composante qui me donne du plaisir, est en train de suivre le mouvement, les gestes précis : parfois serrée, étouffée, parfois libérée et se déployant un peu secouée. Tu offres ton corps à ma critique, tu te penches, je vois ce que tu ne peux voir, tu te redresses, être fier et majestueux. Tu souris... Tu souris. Je retiens mon souffle, celui qui aimerait courir sur toi pour te donner un peu le vertige, celui qui aimerait accélérer le temps pour être encore dans tes bras. Me voilà pleine de désirs devant ton expérience nu. Fébrile. Tu es un être délicieusement doué pour le partage du plaisir intime un peu marginal mais dont tout le monde rêve. Tu vas au bout de tes envies et ça, j'aime.

 

C'est comme une danse, un art sensuel venu d'ailleurs. Je t'en prie, recommençons.

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30/12/2016
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J'ai un a(i)mant

Quand tout à coup, tu deviens sauvage,

Que ton corps veut prendre possession du mien,

Mais que tu restes à l'extérieur,

Que seule ta bouche m'entre,

Me dévore, 

Que tes yeux me cherchent,

Fous,

Que ta langue m'explore,

Que tes doigts me fouillent,

Et tes lèvres encore me mangent,

Je cherche à m'extraire,

Lèche ta joue, ta peau, ta barbe taillée à trois jours,

Que tu me reprennes, appuyant ton corps contre le mien,

Dur, dur,

Je te sens dévoré d'un feu intérieur,

Je te sens violent, 

Je te sens fort,

Je me sens puissante.

 

Ce que tu exprimes sans vouloir le dire,

Ce que tu nies,

Ce que tu éloignes de toi,

Arguant ma non-beauté, ma jeunesse enfuie,

Me laissant en tourments,

C'est la tendresse que tu me portes,

L'amour même, de le dire qu'importe.

 

Et là dans cet instant où tu ne retiens pas ton corps,

Quand ton cœur sauvage s'exprime,

J'aime ce que toi tu fuis. 

 

(gif : extrait 9 semaines et demi, film de Adrian Lyne, 1986)

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23/12/2014
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Chabadabada

Quand l'envie de plusieurs mains sur moi me prend, quand l'envie d'être importante aux yeux de plusieurs personnes ne m'effraie pas, je vais à l'Eden. Mon petit fantasme serait d'y papoter nue en buvant du champagne rosé, oui je sais c'est un peu kitsch mais c'est réellement un rêve. Seulement quand j'arrive dans ce bar sauna libertin, je plonge dans la piscine où entre nous il y a trop d'eau, nos têtes qui dépassent ne sont pas réellement un plaisir et n'éveillent aucun sens et les bubulles sont trop fortes, mais j'y plonge après la douche de rigueur, juste pour montrer aux uns et aux autres que je suis dans la place. Puis direction le hammam, j'ai quelques difficultés à respirer dans le sauna, l'espace humide me convient mieux. 

A l'Eden, le hammam est étrange, on tombe sur un mur sombre, on ne voit rien dans les espaces de toutes façons, je tatonne pour suivre le labyrinthe et peu à peu mes yeux s'habituent, de ci de là il y a des ombres, je me promène et soudain je m'assieds car je sens plusieurs corps qui me suivent. Ne surtout pas penser à la nuit des morts vivants à ce moment au risque de me voir courir vers la sortie.

 

Assise. Tous assis. Se tripotant, me regardant en douce, je touche. Le ballet peut commencer. Je saisis les bites à main pleine, j'aime bien, ça durcit, ça mhmmm, ça touche en retour, mes seins. Certains s'aventurent dans le cou, écartent les lèvres du vagin. C'est bon. Froid mais bon.  Souvenez vous de Zlatan*. Beau comme un dieu, riant de mes paroles qui le disaient trop beau pour être là à avoir envie de me trouer. Là un vieux, deux jeunes, nous jouons. Et soudain, une chaleur, une main sur ma peau, une bouche dans mon cou, je ressens autre chose, un plaisir chaud, l'onde qui me parcourt et m'emplit en vagues incessantes balayant les pensées de contrôle. S'abandonner, y arriverais-je un jour ? Pas ici, quand même un poil dangereux, sait-on jamais. Pourtant, celui qui me caresse et se fait intrusif plait à mon corps, j'ai soudain chaud. 

Stop j'ai trop chaud. Arrêt, petits rires étouffés. Dans ma tête, je me sens institutrice qui dirige son groupe. On monte je dis à celui que mon corps choisit. Désolée les gars, ce sera pour une autre fois. Hein, quoi. Oui oui, plus tard ok ? Euh oui. Le maître mot est le respect des desiderata de la dame même si le petit vieux a quand même suivi parce qu'il était là le premier. Oui ma tête est déçue de moi, ce n'est pas bien de faire cela, mais mon corps évacue ces pensées néfastes, pense à moi, pense à moi, je ne veux que lui. Oui mais non c'est pas sympa. Plus tard, plus tard !

 

Benoit, car il s'appelle Benoit, dit qu'il fera comme la dame voudra (la dame, tu parles c'est mon corps qui décide) mais raconte quand même un peu sa vie, le pourquoi il est là, voilà les chabada, les prémices qui percutent la bouche et s'insèrent dans le cerveau, il est respectable, il fête le prononcé d'une décision de justice qui lui est favorable et écarte son ex de sa vie de famille, ok enfin oui c'est bien, tant mieux, je vois déjà le champagne rosé couler après le sexe. Oh Benoît tout ce que tu veux, fais vite mais pas trop, raconte mais après, je t'écouterai avec mes yeux d'écoute, je te regarderai l'ouie fine. Caresse moi, fêtons cela encore à corps. 

Que veux tu ? je le guide, il fait tout, il fait bien. Je me marie avec lui, je me vois choisir la robe, ou plutôt non le tailleur pantalon, pantalon / gilet brodé, il m'emporte, il me fait sentir moi, je jouis sous ses doigts, ah mince déjà, mais il change de position et me prend autrement, et mon corps relance les vagues, je suis sur la plage naturiste où je joue les nudistes paraît-il, je souris, il me transporte, je pense qu'il aimera la plage, je lui en parlerai par la suite devant le champagne... enfin vous savez. 

Un préservatif plus tard, il entre en moi et ressort, puis s'introduit totalement et se retire lentement puis reste au bord en vibrant. Ah tu aimes cela ah oui. Oh oui, comment fait-il ? Puis soudain, il est au fond et là j'en profite pour lui introduire un doigt dans le cul, j'aime bien ce truc. Oh oh oh jamais on ne m'a fait cela. Hi hi, les hommes que des menteurs** mais hi hi. C'est le jeu des mots, du plaisir, des échanges, de la bouche dans le cou. J'aime être avec lui, dans ses bras, les mots qu'il me dit, le plaisir qu'il prend, son désir, mon corps qui est content.

Je suis bien.

Je peux faire une éjac faciale ? 

Bah dis donc, pour quelqu'un qui fête sa première fois dans un lieu libertin, il est bien à l'aise. Oui je lance, petit oui, le sperme c'est bon pour les rides me dis-je. Vas-y. 

Son sperme était gouleyant, j'en ai eu dans les yeux, pas poisseux, au coin de la bouche, pas trop salé sans y goûter. 

A plus tard.

J'ouvre les yeux, il me tend du papier et sort de la pièce. Le petit vieux a disparu de son poste de faction devant la porte. Je me relève pour reprendre du papier et trouver la poubelle, désinfecter le matelas. 

Seule encore une fois et sans chabadabada.

 

* cf. Eden

** sexiste je suis 

 


28/09/2021
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Les chaises blanches

Il est des hommes que je regarde vivre, avec leurs scrupules, leur décence parfois in, leurs envies, leur style, leur idéologie. Celui-ci affectionnait la décoration de son intérieur qui d'ailleurs correspondait à mes goûts et je ne peux rester sans relater ma visite chez lui pour répondre à son invitation de voir ses nouveaux meubles. 

Il avait un salon tout mignon, épuré, rigoureux, animal, mais étrangement ce sont ses chaises de cuisine qui ont de suite alerté mes fantasmes. J'ai accepté de m'y asseoir, pour partager une crêpe, j'ai respecté l'accord tacite de juste partager un mêt, pas de sexe, en tout cas pas de manière concrète. Je n'ai pas résisté en effet à écarter mes cuisses et sous la table, il n'a pas vu que je chevauchais sa chaise, calant mes lèvres pendouillantes contre l'assise.

Ses chaises étaient blanches, maculées, là rien de spécial si ce n'est qu'elles étaient revêtues d'une moumoute type mouton et mon corps se réveillait sous l'effet de la douceur un peu rêche de cette fourrure froufroutante. Je m'envolais sur la peau de bête devant la cheminée tout en l'écoutant raconter sa semaine, le regardant me verser une bière. J'étais nue et ses yeux étaient les foyers qui me réchauffaient. 

Bien sûr il n'en a rien su, sauf s'il me lit aujourd'hui. Parfois je caresse un coussin à la moumoute semblable et fermant les yeux, il me regarde.

 

M'y vois-tu ?

M'y vois-tu ?


28/09/2021
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Expérience nue, le jardin

Aller caresser le matin les fleurs tout juste écloses, humer la mouille de l'herbe et retirer ses chaussures pour un peu plus de bonheur. Sentir le vent sur la nuque et un rayon coquin du soleil qui joue entre les branches du voisin.

Justement, pas de voisin ce matin, pas de volet ouvert. Faire glisser sa culotte lentement, en remuant du fessier, sentir le vent soulever la robe, se glisser sous les voiles. Ecarter les jambes en marchant. 

Dégrafer son soutien-gorge d'une main, une pensée vers l'amant qui s'y est échiné. Le retirer par dessous la robe. Sentir sa poitrine pointer sous le tissu léger.

Avoir envie soudainement de plus, du corps offert, revenir à l'état d'innocence, et se révéler impudique. Ôter par-dessus tête la robe légère. Lever les bras hauts vers le ciel au cas où un volet s'ouvrirait à cet instant et se montrer à son avantage, ainsi, les bras levés sous un regard courroucé ou émerveillé, on peut rêver.

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Défiler ainsi, avec juste un chapeau de paille, ombrant ses seins remontant. Avoir envie de plus, le corps qui s'offre au soleil, à la nature qui bourdonne et apprécie ce corps libéré de toute contrainte. Penser à une statue de Maillol dans un parc. Pourquoi elle et pas moi ?

S'abandonner sur le tronc poli par la pluie, à côté de la menthe où virevoltent les bourdons butineurs. Envie d'être butinée. 

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Offrir son corps au soleil totalement, au vent longuement. Se moquer des volets qui s'ouvrent, des regards surpris, des gorges se raclant de toux avertisseuses. Se donner, s'offrir au soleil, comme une vierge sacrifiée à un dieu déchaîné.

Suivre de sa main le corps chauffé, guidée par le vent qui caresse la peau sensible. Sentir le plaisir monter. Oublier les regards, les voix étonnées. N'écouter que son corps.

Expérience terminée. Apaisée, rester ainsi. Il va falloir oser se relever.

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11/08/2014
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Demonia

Nazanin Pouyandeh

Nazanin Pouyandeh
"Déesse de miséricorde"
Détail
Comme une représentation d'une soirée Démonia.

Depuis le temps que j'entendais parler des soirées Demonia, j'avais bien envie d'y participer surtout que les apéros libertins me laissaient sur ma fin. Paris et la démesure libertine, vous repasserez. Je m'amusais bien mieux à l'Eden à Lille. Alors quand mon ami m'annonçait sa participation, j'ai pris un billet. Ça ne va pas te déranger ? Au contraire, il me donna de précieux conseils.

Une soirée Demonia, c'est d'abord la préparation. Rêver sa tenue. Parcourir les sites marchands de cuir, wetlook, vinyle. Et comme le thème était l'Asie, c'était aussi s'inspirer des manga, shibari, sumotori, geisha. J'avais bien mes plates-formes japonisantes, mes chaînes pince-tetons et un string en wetlook de chez Demonia mais ça me semblait un peu léger. Je suis quand même pudibonde et frileuse... et vieille. Les seins qui tombent, il faut reussir à assumer. Regarder c'est bien. Être le spectacle, c'est mieux. Autant être à son avantage.

La boutique Demonia me faisait de l'oeil avec son body zippé en wetlok mais la taille était trop grande. Je me suis rabattue sur les bas lasérés. Chez Bonprix je trouvais une robe style body, zipée et agrémentée d'une jupette. Parfait. J'optais pour mes bottes noires qui me permettaient d'avoir chaud et être dans un confort agréable car habituel, la petite robe, le string où je passais la chaîne pour aggriper les bas, un gros bracelet noir et mes attaches au lit à barreaux en guise de bracelet de force. Xena la guerrière était dans la place. La coiffure bof, le maquillage, je ne sais pas faire. Je colle donc sur un masque de chat en carton, un morceau de collant noir abîmé. Me voilà masquée. Catwoman est prête à dézipper la robe. Dans ma ville, je tombe nez à nez avec un peignoir kimono à grosses fleurs que finalement je ne mettrais pas. Le dress code porte sur la matière fetish en bas. Pas de fioritures.

 

À 20 heures pile poil, je stationne en face de l'endroit où se trouve la soirée, au Palais de Tokyo. Avec mon ami, nous allons dîner avant de faire la queue pour rentrer dans le lieu où va se dérouler la plus géniale des soirées, du moins je l'espère. Je suis allée voir le film Babylone quelques jours auparavant et j'imagine très bien la soirée comme la scène longue au début du film, un lieu où libres, les gens se plaisent à se dénuder, à s'exhiber, à vivre leur vie, leur liberté. Je rêve d'être nue et de danser jusqu'au bout de la nuit. Bon, en même temps, j'espère pouvoir oser. Nous faisons un bout de queue très longue et regrettons quelque part de n'avoir pas pensé à nous habiller dans la voiture pour pouvoir rentrer plus vite mais finalement tout le monde fait la queue habillé ou pas. Elle s'étire sur plusieurs mètres en zigzag. Puis finalement, ça avance plus vite. Un videur me fait même passer devant tout le monde et me sépare de mon ami. À l'entrée on vérifie mon billet et on me dit que j'ai plusieurs tickets. "Où sont les autres personnes ?" J'ai dû recevoir des tickets gratuits avec la tenue commandée sur Demonia mais je ne m'en suis pas aperçue. Dommage, j'aurais pu peut-être vous en faire profiter. (Oui je me mets à écrire au lecteur comme Pierre Lemaître). Une fois à l'intérieur on vérifie à nouveau mon billet, si je n'ai pas de bombe dans mon sac, on me dit de prendre des tickets pour les boissons, un pour le vestiaire et récupérer un sac poubelle où je vais entreposer mes affaires. D'accord. J'arrive dans un dédale de couloirs et au bout de l'un d'entre eux, une petite salle où sont alignées des chaises. Certains sont déjà en train de s'habiller et se déshabiller. Certains sont nus, certains discutent entre eux. Je me retrouve seule et finalement j'ose commencer à me déshabiller. Certains déballent un carton d'où ils sortent des vêtements en wetlook, ils n'ont même pas essayé leur tenue avant et laissent tout en plan. Les cartons sont ouverts, ça vient de Demonia. Etrange. J'ai passé un temps fou à choisir, à commander, à essayer la tenue. Il suffirait d'un accroc ou que la taille ne sied pas, non là les gens déballent leurs achats et se préparent, laissant les emballages sous les chaises. pas très glamour. Un jeune homme explique à un autre comment ça va se passer. J'écoute mais je suis déjà renseignée. Ça me rassure de n'être pas la seule néophyte. Je me mets nue et enfile ma tenue. J'ajuste mon masque et regrette l'absence de miroir. Je ressens ce que peut ressentir une danseuse du Crazy Horse se préparant avant d'entrer sur scène, sans aucune sensualité dans la lumière crue. L'ambiance du vestiaire est froide. Personne ne se regarde, même en coin. Je ressors de la petite salle et me trouve nez à nez avec mon ami qui est arrivé enfin dans la salle adjacente. Il s'habille, je l'aide un peu et je le caresse. il m'admire, il est mon miroir, il me trouve très bien, vraiment très bien oui je le sais, le miroir de la maison m'a flattée même si les miroirs connus sont toujours flatteurs. Il est plus difficile de se trouver correcte devant un miroir étranger. Je vois à peine avec mon chat et c'est très bien, je flotte comme dans un rêve.

Nous allons vers le vestiaire, donnons nos sacs poubelles liés, pas glamglam, nous avons un numéro, j'ai peur de le perdre, je le donne à mon ami qui le cache dans une poche de son kimono d'où il sortira plus tard des accessoires pour me fesser. Le garçon très sympa du vestiaire me note le chiffre sur ma main au cas où. J'aperçois la salle de cinéma qui leur sert de rangement où les fauteuils rouges sont tentants. Nous passons l'entrée finale où notre tenue est vérifiée. Mon ami fait réagir le passeur avec son kimono en tissu. Où est le wetlook de rigueur ? Après l'exhibition de son tiny short en vinyle qui déclenche le rire du passeur nous entrons. Sésame ouvre-toi. Peut-être que ceux qui déballaient leur carton ont été refoulés et ont dû acheter un sauf-conduit à l'accueil, cette pensée m'effleure soudain.

Nous continuons vers l'autre pièce, guidés par une musique techno. Les gens dansent, boivent, papotent entre eux. Un défilé est en train de se dérouler sur la piste un peu plus en hauteur. J'entraîne mon ami de l'autre côté de la piste et je me mets à danser, c'est pour ça que je suis venue, l'envie était là de faire la fête, il ne faut pas rater une seconde de cette soirée.

Sur le promontoire, un homme trapu se déshabille peu à peu, il enlève ses liens, ses vêtements, il se montre mastoc, rien n'est vulgaire. Rien. Tout est beau. Plus tard, il enfiler des bois de cerf. Ses prestations font fureur. Se succèdent les numéros des artistes les uns après les autres. Des dames sur échasses se promènent parmi les spectateurs. Pour un prochain numéro, j'aimerais bien moi aussi monter sur scène. Après tout pourquoi pas. J'aimerais bien montrer ma robe aux autres : regardez comme ma robe se dézipppe, regardez mes petites fesses apparaître au-dessus des bas laserés. T'as vu mes chaînes ?

Mon ami m'entraîne vers des salles un peu obscures où se déroulent des scènes physiques mais il fait froid, les murs sont glacés et les courants d'air soufflent dans ces couloirs. J'aimerais bien m'asseoir ou grimper sur mon ami, le caresser. Mais c'est quand même compliqué avec ce froid, ce n'est pas top. La porte est ouverte vers une salle pour les fumeurs à l'extérieur, nous n'irons pas au grand dam de mon ami qui veut tout voir. Mais je le frustre, c'est une soirée sadomaso (je fais Sado). Nous faisons deux trois fois le tour de ces salles. suivons le parcours dans les couloirs où actent beaucoup de fétichistes de pied. Nous regardons de-ci de-là, attendons notre tour pour goûter au plaisir des caresses mais nous serons boudés, repartons vers la salle principale. Nous buvons un jus d'ananas sagement car tout passe par le jus d'ananas, je vous le recommande. Me voilà encore en train de faire du Pierre Lemaitre ! Le jus d'ananas donne un bon goût aux fluides. Il faut le boire pendant trois jours avant de donner son corps à léchouiller. Après notre jus d'ananas, nous buvons une coupe de champagne car nous avons beaucoup trop de tickets. J'aurais bien aimé manger un petit croque-monsieur, non pas croquer le monsieur à côté de moi mais un vrai croque avec du pain, du fromage, du jambon, quelque chose qui me sustente car ça fait déjà quelques heures que je suis à l'intérieur, que je danse, que je tourne, que je bois. Je fais couler un peu de champagne entre mes seins et mon ami en profite pour dézipper la robe et lécher le tracé du champagne ; j'en ris encore c'est bon. Il me présente ses amies, très sympas, des coquines mais nous ne tentons rien à plusieurs, il manque quand même des canapés, des coussins, des choses par terre. L'année prochaine, je me promets de rapporter un coussin, un grand où je plongerai dedans et j'entraînerai les autres.

Nous regardons un peu de shibari mais j'ai déjà fait (voir "Corps à cordes" à ce sujet), là ça me laisse un peu froide, les femmes pleurent, je n'aime pas ça, c'est vrai que le Shibari crée des émotions. Des spectateurs déambulent totalement wetlookés, cagoule sur la tête, méconnaissables, exhibant leur tenue sublime. C'est peut être Brigitte incognito, je souffle a mon ami. Plus tard, ce vilain me dira que c'était peut-être Laurent Lafitte le policier libertin de "De l'autre côté du periph" que j'affectionne particulièrement pour la scène en club échangiste. Han je n'y ai pas du tout pensé.

Des femmes se font aussi fouetter et battre, les hommes aussi, certains se promènent en tirant les autres par le nez ou avec des chaînes, les faisant se trainer sur le sol. Ce n'est pas mon truc d'avoir mal. Je préfère caresser le short de mon ami et sentir sa queue entravée par le vinyle. Pourquoi donc je n'aime pas avoir mal, j'ai déjà mal d'avoir froid même si là je suis réchauffée avec le champagne et la langue de mon ami sur mes seins et sa main dans ma culotte, oui j'ai oublié de vous le dire, il a sa main dans ma culotte. Tant pis si j'interpelle le lecteur comme Pierre Lemaitre. La soirée est bonne. Très bonne.

 

Le masque. Miaou.

Le masque. Miaou.

La tenue. Tu aimes ?

La tenue. Tu aimes ?

Quelques photos de la nuit Demonia au Yoyo, Palais de Tokyo, 2023


21/03/2023
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Mayday

Une bonne journée passe forcément par une séance de cinéma avec toi. Ce soir, pour une fois, nous étions seuls dans la salle. Le film était prometteur, recommandé par l'ouvreur, très mignon au passage. Mayday. Un film catastrophe avec un crash d'avion dont le héros était le commandant de bord sauvant ses passagers pris en otage dans une île oubliée.

Filmé tambour battant, Mayday virevoltait dans mon corps. Je suivais chaque scène avec émotion. Une envie folle me prit soudain, celle de dépenser mon adrénaline sur ton corps. Je m'agrippai au siège et soudain grimpai sur toi te prenant de cours. Je dénudai ma poitrine l'offrant au regard des acteurs. J'ondulai mon cul et te sentai bander. Je me retournai et trifouillai dans ton pantalon pour te laisser pointer à l'air libre. Je me mis à califourchon sur le siège pour te permettre de me pénétrer rapidement et profondément. J'écartai ma culotte, je coulai généreusement. J'enfouis ma langue dans ta bouche et te demandai de jouir vite tout en léchant ta langue. Toi d'abord tu dis. Je levai les yeux au ciel, le jour où tu jouiras dans un lieu public n'était pas encore arrivé mais je ne voulus pas me décevoir et je profitai de ton zguegue brandi, j'effleurai mon téton gauche et mon vagin se contracta, je jouis en regardant ton étonnement heureux et ta petite déception. 

Je me désharponnai, tu pinças les levres. Je te laissai là et retournai sur mon siège. Les acteurs purent reprendre le cours du film.

 

 


16/02/2023
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Sexons


Quand je me suis pris les pieds dans sa chaussure, je me suis laissée tomber de tout mon long sur le lit, légèrement et comme au ralenti, près de son corps, la main retombant sur sa bite presque durcie qui soudain surprise, s'est redressée sous la pression de ma paume. Mon "wow" prononcé d'une voix rauque a fini de le séduire. Il était cuit. Il s'est retourné et a empoigné un sein qui ne demandait que ça et a enfoui sa langue dans ma bouche, me faisant oublier - et lui aussi - que notre hôtesse nous épiait dans la pénombre de la chambre et qu'elle attendait qu'on s'occupa d'elle. Ce qu'on ne fit pas. Nous étions occupés certes mais à nous découvrir de nos doigts et de nos bouches. La foudre s'abattit bientôt sur nous. Elle se mit à hurler et pleurer, nous faisant nous redresser, hagards. Où étions nous ?

C'est pourtant elle qui m'avait appelée. Nous étions sorties dîner puis avions fait la tournée de notre bar préféré. Elle avait commencé par séduire des hommes disponibles sans parvenir à les emmener chez elle. Nous avions alors rejoint un ami chez lui. J'étais bien tentée par un plan à trois avec lui mais il n'était pas fou, il savait bien qu'elle était exclusive (il déjeunait quand même assez régulièrement avec elle et m'avait confié un jour qu'il ne fallait pas compter sur une invitation à les rejoindre, elle serait en furie et il avait trop besoin d'elle et de ses ragots politiques). Donc il nous avait éconduit lascivement mais fermement avec un regard qui disait qu'il allait le regretter mais c'était ainsi. 

Nous étions en train de retourner chez nous quand elle reçut un appel d'un gars du bar qui finalement voulait bien. Elle me dit au revoir sans plus attendre et j'étais bien contente de rentrer chez moi pour me lover sous la douche et disperser la chaleur de mon corps. J'étais en train de crémer ma peau quand elle m'appela pour me dire qu'il voulait un plan à trois et que je pouvais venir, mais sans allumer la lumière. Elle ne voulait ni me voir ni me sentir ni que je la touche. Par réflexe je mis mon nez dans la crème. Pour l'odeur, ça ira. Le reste... on verra bien. Je remis une robe légère sans rien dessous et partis les rejoindre.

C'est ainsi que j'entrais dans son appartement à pas feutrés, en tâtonnant les murs jusque la chambre. J'étais en train de retirer la robe quand la chaussure accéléra la rencontre avec son amant. 

Je me souviens encore de sa sauvagerie, de sa chaleur, de sa fougue, de comment il est allé la consoler puis est revenu vers moi en disant qu'elle était chiante. Elle a regagné le lit en demandant qu'on s'occupe d'elle mais pas moi. Il lui a roulé une pelle et m'a de nouveau empoignée. J'ai adoré. Je le serrais avec mes cuisses, mes genoux. Je râlais de désir et de plaisir mais de nouveaux cris ont surgi. Je lui ai chuchoté de la caresser aussi. "J'ai pas envie, je me barre". Il a allumé la lumière mais j'avais les yeux dans les draps. 

Mon amie a regretté plus tard son attitude, ratant surtout une bonne baise. Elle m'a donné le numéro de son amant. Chiche que je l'appelle pour voir si sa tête est aussi belle que sa queue. 

 


21/12/2022
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